Persistance du Canal Omphalo-Mésentérique (COM)
Prendre rendez-vous en ligneEn cas de suintement persistant résistant à l’application du nitrate d’argent, d’écoulement purulent et fétide, de suintement verdâtre ou au contraire très clair, ou particulièrement abondant, il faut rechercher une pathologie sous-jacente. La persistance du canal omphalo-mésentérique est l’une d’elle et nécessite un traitement chirurgical.
Qu'est-ce que le canal omphalo-mesenterique ?
Pendant la vie foetale, la région ombilicale contient les vaisseaux ombilicaux, le canal vitellin aussi appelé canal omphalo-mésentérique et le canal allantoïdien.
Le canal omphalo-mésentérique reliant la vésicule ombilicale à l’intestin primitif régresse normalement en totalité pendant la vie foetale.
Toutefois, ce canal peut persister de façon complète sous la forme d’une fistule omphalo-mésentérique faisant communiquer l’ombilic et une anse digestive ou de façon incomplète sous la forme d’un bourgeon, d’un kyste ou d’un sinus omphalo-mésentérique.
Le diagnostic d'une persistance du canal omphalo-mésentérique
La fistule omphalo-mésentérique entraîne un écoulement de liquide digestif ou purulent par l’ombilic. L’examen soigneux de celui-ci permet généralement de repérer un orifice fistuleux cathétérisable. Le diagnostic peut être confirmé par une opacification de l’orifice fistuleux, qui va montrer une communication avec l’intestin.
Un suintement persistant, résistant à l’application du nitrate d’argent, peut correspondre aussi à un bourgeon ou un sinus omphalo-mésentérique. Il faut, lors de leur résection chirurgicale, vérifier l’absence de bride digestive.
Le kyste omphalo-mésentérique est quant à lui responsable d’épisodes de surinfection et sera retrouvé à l’exploration ombilicale chez un enfant présentant un tableau d’omphalite ou de manière fortuite chez un enfant présentant un tableau d’occlusion intestinale lorsqu’il est associé à une bride digestive.
Les risques d'une persistance du canal omphalo-mésentérique
La persistance du canal omphalo-mésentérique dans sa forme incomplète expose l’enfant à deux risques principaux :
- Le risque de sur-infection avec des tableaux de douleurs abdominales, d’infection pariétale et d’abcédation sous ombilicale. Un kyste peut également se rompre dans l’ombilic ou dans le péritoine réalisant alors un tableau de péritonite.
- Le risque d'occlusion sur bride
En cas de persistance complète du canal omphalo-mésentérique, deux risques s’ajoutent à ceux précédemment cités :
- Le risque de saignement dû à la présence anormale de muqueuse gastrique à la base du canal omphalo-mésentérique.
- Le risque de dégénérescence cancéreuse forme de tumeur carcinoïde, adénocarcinome ou sarcome. Ce risque est faible (1% des cas) mais existe bel et bien.
Pourquoi cette intervention ?
L’intervention a pour objectif de retirer l’intégralité du canal omphalo-mésentérique afin d’empêcher la survenue des complications listées ci-dessus.
Existe-t-il d'autres possibilités ?
A l’exception de la phase aiguë lors d’un épisode de sur-infection par exemple, aucun traitement médicamenteux ne saurait traiter efficacement cette pathologie qui nécessite une intervention chirurgicale.
L'intervention
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec l'anesthésiste est obligatoire et permet d'expliquer les modalités et les risques de l'anesthésie pratiquée lors du geste.
En cas de persistance incomplète du canal omphalo-mésentérique, l’intervention est réalisée classiquement par une incision péri-ombilicale permettant de disséquer et de « suivre » le canal omphalo-mésentérique sur toute sa longueur afin de le retirer dans son intégralité. Lorsqu’une bride digestive est mise en évidence, il convient d’extérioriser l’anse porteuse afin de s’assurer de l’absence de diverticule de Meckel qui nécessite un traitement spécifique.
En cas de fistule omphalo-mésentérique, le traitement est identique à celui du diverticule de Meckel qui nécessite d’enlever un morceau d’intestin.
Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire.
Risques et complications
Il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.
Il existe des risques liés au geste opératoire :
- Pendant l'intervention :
- Plaie vasculaire
- Plaie d'un organe de voisinage
- Nécessité de changement de voie d'abord
- Après l'intervention :
- Infection du site opératoire ou de la cicatrice avec lâchage de sutures
- Fistule digestive, péritonite
- Sténose anastomotique
- Occlusion sur bride
Ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention.
Comme pour toutes les interventions, ces complications peuvent engager le pronostic vital.
Suites post-opératoires
Un traitement antalgique est systématiquement prescrit et adapté à la douleur de l’enfant.
L’alimentation est reprise progressivement après le retour de la salle de réveil sauf en cas de résection digestive.
Un pansement protecteur est positionné sur la/les cicatrices abdominales et sera laissé en place pendant plusieurs jours.
La sortie de l’enfant se fait habituellement le même jour (chirurgie ambulatoire) sauf en cas de résection digestive.
A la sortie de l'hôpital
Le traitement contre la douleur est poursuivi.
Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, saignement, récidive de suintements ombilicaux, vomissements.
En cas d’anomalie, votre médecin traitant ou notre service devra être contacté.
Aucun soin infirmier à domicile n’est habituellement nécessaire. Le pansement est retiré par les parents après 5 jours et les stéri-strips sont laissés en place pendant 5 jours supplémentaires.
Les bains sont contre-indiqués pendant 10 jours mais les douches sont autorisées.
Une dispense de collectivité/école est prescrite pour 1 semaine et une dispense d’activité physique pendant 3 semaines. Les activités normales de l’enfant sont ensuite reprises progressivement.
Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est organisée quelques semaines après la sortie.